29.

 

Winter continuait à tenter de déchiffrer quelque chose sur le visage d’Andy. Mais les signes étaient assez contradictoires.

— De quel côté du fleuve ? demanda-t-il.

— Je ne vous suis pas.

— Il y a bien un bar, là-bas, n’est-ce pas ? Où se rendait Anne, de temps en temps.

Le visage d’Andy exprimait suffisamment qu’il considérait que Winter n’avait pas à se mêler de cela, que cela n’avait rien à voir avec l’affaire.

— Si, cela a un rapport, dit Winter.

— Quoi ?

— Tu ne comprends pas que c’est vraiment lié à sa mort ?

Espèce de sale petit tas de merde.

Ringmar vit ce que pensait Winter. Son visage à lui aussi ressemblait à une carte, maintenant, ou plutôt à un livre ouvert.

Winter posa les photos sur la table et laissa tout son temps à Andy.

— Je ne connais ni l’une ni l’autre, dit celui-ci.

— Elles sont mortes toutes les deux, insista Winter.

Andy garda le silence.

— Exactement comme Anne.

Le visage d’Andy changea de couleur.

Était-ce lui ? Était-ce Andy ?

Pourquoi doutait-il ?

— Je ne connais ni l’une ni l’autre, répéta-t-il.

— Est-ce que tu reconnais autre chose, alors ?

Andy regarda Winter dans les yeux.

— Qu’est-ce que vous voulez dire ?

— Le cadre. L’entourage.

— Non.

— Prends tout ton temps.

— Je ne reconnais rien.

Winter resta un instant silencieux, écoutant les petits bruits de l’été. Ils étaient dans une salle d’audition dépourvue de tout ce qu’il y avait à l’extérieur. Aucune couleur, des bruits feutrés, filtrés par l’air conditionné et réduits à un bruissement qui pouvait être n’importe quoi.

Winter chercha son paquet de cigarillos dans la pochette de sa chemise. Il vit la sueur perler sur le front d’Andy, malgré la fraîcheur de la pièce.

C’était peut-être pour maintenant.

— Je ne reconnais rien, répéta Andy, qui ajouta : Je n’y suis jamais allé.

Winter tenait son paquet à la main, à mi-chemin de sa poitrine.

— Pardon ?

— Je n’y suis jamais allé.

— Où ça ?

— Là, dit Andy en désignant de la main les photos posées sur la table.

— Où est-ce, là ?

— Là… là où elles allaient.

— Elles ?

— Oui, elles. Y en a d’autres, non ?

Winter laissa passer un certain temps. Il entendit une patrouille partir, dans la cour, et une voix qui criait plus fort que la normale. Mais peut-être le ton était-il normal et était-ce l’air qui portait mieux.

— Tu y es allé, Andy.

Le jeune homme ne répondit pas.

— Où est-ce, Andy ?

Il regarda Winter et son visage changea lentement d’expression.

— Quelle importance ?

— Tu n’as donc toujours pas saisi ?

— Je pense seulement à… elle.

Winter hocha la tête.

— Vous comprenez ?

— Tu peux lui venir en aide, dit Winter.

— C’était bien innocent.

— Qu’est-ce qui était innocent, Andy ?

— Leur… danse.

— Leur danse, répéta Winter comme s’il attendait ce mot depuis des heures. Comme si tout ce qui précédait avait pour seul et unique but de le conduire à ce mot de danse.

Une danse devant leur assassin ?

— Parle-moi de cette danse, Andy.

— C’était un petit job, quoi.

— Parle-moi de ce petit job.

— Je ne sais pas exactement ce que c’était.

— Parle-moi de la danse, alors.

— Un peu de strip, quoi, rien du tout…

— Un peu de strip ? Tu veux dire : du strip-tease ?

Andy hocha la tête.

— Elle était danseuse de strip-tease ? C’est ça que tu veux dire ?

— Oui… c’est ce qu’elle m’a dit, en tout cas.

Winter ne le lâcha pas du regard. Pourquoi Andy n’avait-il pas dit cela depuis le début ? Aussitôt après avoir appris ce qui était arrivé à Anne ? Être danseuse de strip-tease, ce n’est pas le comble de la perdition, même pas quand on fait cela devant des vieux… comme lui, comme Winter, des vieux de quarante et un ans, bientôt quarante-deux. Ce n’était sans doute pas le petit boulot d’été le plus recommandable, mais cela ne méritait pas la damnation éternelle, non plus.

Pourtant, cela avait entraîné la mort éternelle, pour Anne. Et pour les autres ? Les autres filles étaient-elles danseuses de strip-tease, elles aussi, à leurs moments perdus ?

Winter n’était pas choqué de constater que des jeunes filles de vingt ans étaient strip-teaseuses dans des clubs du centre de la ville. Ce n’était pas une nouveauté. C’était plutôt banal à pleurer. En revanche, il était beaucoup plus affligé des progrès de la prostitution parmi ces mêmes jeunes filles. Non pas tant dans les bars et les clubs. Là, ils parvenaient à contrôler plus ou moins la situation. Mais sur Internet, cet instrument censé propager la joie et faciliter la communication socialement utile entre les êtres humains.

Dès le début de l’enquête, il avait donné des instructions pour que soit renforcé le contrôle de ces endroits peu reluisants du quartier de Masthugget et des voies de chemin de fer. Ils croyaient avoir une assez bonne idée de la situation. Connaître les filles qui travaillaient là-bas et dont certaines venaient d’entrer au lycée.

Winter observa les photos d’Angelika et de Beatrice. Était-ce là ? S’étaient-elles trémoussées derrière ce faux mur au son d’une insipide musique disco ?

Il réfléchit un instant et, soudain, il vit quelque chose de très différent. Ce n’était ni un club, ni un restaurant, ni un bar, ni une boîte de strip-tease. Rien de clandestin, en tout cas.

C’était une maison.

Une maison tout à fait ordinaire.

Dans ce cas, ils allaient devoir tout reprendre de zéro. D’une façon nouvelle et impossible.

Car cela pouvait être chez n’importe qui. Chez n’importe quel vieux bonhomme.

— Tu m’as dit que tu ne savais pas où c’était exactement, reprit Winter.

— Oui.

— Mais à peu près ?

— Je sais dans quelle partie de la ville.

Quand il dit laquelle, Winter constata que ce n’était pas du tout celle qu’il aurait crue, là où ils avaient tenté de trouver un point de départ commun, là où les pistes prenaient leur origine. C’était dans une autre partie de la ville. De l’autre côté du fleuve, dans les quartiers résidentiels. De l’autre côté des viaducs et des rocades, et donc dans une zone immense comparée au quartier de Nordstan. À en croire Andy. Il avait déjà décidé de prolonger sa garde à vue de six heures et ne pensait pas devoir obtenir l’accord du procureur pour cela. Mais ce qu’il pensait n’avait aucune importance.

— Tu n’as jamais accompagné Anne ?

— Non.

— Pourquoi ?

— Parce qu’elle ne voulait pas.

— C’était suffisant ?

Il hocha la tête.

— Et puis ça n’a pas été très souvent.

— Très souvent quoi ?

— Qu’elle est allée danser là-bas.

— C’est tout ce qu’elle faisait ? Danser ?

— Qu’est-ce… que vous voulez dire ?

— Je me demande pourquoi il t’a fallu autant de temps pour te décider à nous parler de ça, Andy.

— Pas si longtemps que ça.

— Tu en sais peut-être plus long que tu ne nous en as dit ?

— Savoir quoi ? Qu’est-ce que je sais, selon vous ?

Winter ne répondit pas.

— Je ne sais rien d’autre, répéta Andy.

— Et à propos des autres filles ? s’enquit Winter.

— Je ne les ai jamais vues.

— Où se trouve cet… endroit.

— Je ne sais pas, je vous l’ai déjà dit.

— Pourquoi ne t’a-t-elle pas dit où il se trouvait ?

— Pourquoi me l’aurait-elle dit ?

— Elle n’avait pas peur ?

— Euh… quoi ?

— Elle n’a jamais eu peur, Andy ?

— On laisse tomber Samic pour l’instant, dit Ringmar. Je ne crois pas, moi non plus, qu’il puisse nous mener au but.

— Je suppose que tu as raison, dit Winter. Tu en parles à Sara ?

— C’est déjà fait. J’ai préparé le terrain. Ça n’a pas eu l’air de lui faire plaisir.

— Qu’elle continue un soir ou deux, alors.

— C’est un ordre ?

— Non.

— Qu’en pense Birgersson ?

— Je crois qu’il est d’avis que non.

— Eh bien alors.

— Ce qu’elle fait de ses loisirs ne nous regarde pas.

— On dirait que tu es prêt à exploiter ton personnel jusqu’à la corde, Erik.

— Naturellement.

Ringmar passa la main sur son visage. Il était légèrement bronzé, seulement, ce qui prouvait qu’il avait surtout travaillé à l’intérieur, ces derniers temps, devant des ordinateurs ou penché sur des documents.

— Pourtant Samic est un individu fort déplaisant qui mérite non seulement toutes les filatures du monde, mais aussi toutes les inculpations et les peines, dit-il en caressant sa barbe de deux jours, qui allait croître encore au cours de ses vacances, qui débutaient dans deux jours.

— Ha ha !

— Qu’est-ce qu’il y a ?

— S’il fallait qu’on coffre tous les individus déplaisants…

Ringmar se gratta à nouveau la barbe. Il se préparait à son congé. Sans doute le déluge commencerait-il à s’abattre au moment où il poserait le pied en dehors de l’hôtel de police. Tant mieux, il fallait penser aux paysans.

— Il vaudrait mieux filer Kurt Bielke, pour l’instant.

— Pourquoi ça ? demanda Winter, qui s’en doutait un peu mais désirait l’entendre de la bouche de Ringmar. Qu’est-ce qu’il a fait ?

— Rien.

— Qu’est-ce que le viol de sa fille a à voir avec ça ?

— C’est un soupçon qui m’est venu.

— Tu as des preuves ?

— Aucune.

— Des indices ?

— Aucun.

— C’est un excellent point de départ.

— Est-il possible qu’il ait violé sa propre fille, Erik ?

Winter se mit à fumer à nouveau. Il en était au huitième de la journée. L’odeur de son cigarillo se mêlait de façon agréable à l’air du soir. Les bruits qui leur parvenaient par la fenêtre ouverte avaient quelque chose d’agréable. L’éclairage aussi était agréable, avec sa douceur dans le bleu du crépuscule. Il vit deux couples traverser la rivière et eux aussi avaient l’air agréables. La rivière elle-même coulait de façon agréable.

En revanche, la question que venait de poser Bertil Ringmar n’avait rien d’agréable. Et les pensées qui lui avaient traversé l’esprit cinq minutes auparavant non plus. De toute façon, rien de ce sur quoi ils travaillaient ou dont ils s’entretenaient n’était agréable. S’il existait un concept en totale contradiction avec celui « d’agréable », ils l’avaient rencontré au cours de leur errance dans le quotidien.

— Les relations sont plutôt tendues, dans cette famille, dit Winter. Mais je suppose que ça n’a rien que de très normal.

— Normal pour qui ?

— Normal pour eux.

— Ou alors ça va claquer, exploser, dit Ringmar.

— Avec quelles conséquences ?

Ringmar ne répondit pas.

— Si on faisait venir Bielke pour lui poser quelques questions ? suggéra Winter.

— Il vaudrait mieux voir ce qu’il fait, au juste.

— Pourquoi pas les deux ?

— Ou bien ni l’un ni l’autre, dit Ringmar.

Winter désigna de la main le tas de papiers qui se trouvait devant lui, sur la table. Il bâilla, s’efforça de se retenir mais sentit ses mâchoires se tendre comme pour l’avertir d’une crampe qui le menaçait. Attention à ne pas ouvrir trop grand la bouche.

— Je vais essayer de dépouiller tout ça ce soir, dit-il. Et on verra demain.

— Tu vas faire ça ici ?

— Oui, pourquoi ?

— Euh…

— Tu veux dire : plutôt que le ramener à la maison ?

Ringmar eut l’esquisse d’un hochement de tête.

— C’est plus calme, ici.

— Pour qui, Erik ?

Winter s’assit et prit un papier dans la main gauche tout en levant les yeux vers Ringmar, qui était encore là.

— Je croyais que tu rentrais chez toi, Bertil ?

Sara Helander rentrait chez elle, également. Lâcher la filature, ah ça non. Pas après ce qui s’était passé l’avant-veille au soir.

Le salaud au GHB était sous mandat d’arrêt et serait transféré au dépôt au cours des quatre jours suivants.

Pour sa part, elle était rentrée chez elle avec l’impression persistante d’être une imbécile et n’avait pas cessé de penser à Samic. Mais peut-être surtout à la femme qui était debout à côté de lui, dans ce bateau à moteur qui avait l’air de valoir un bon prix. Ses cheveux qui volaient au vent, ce demi-profil qui ne permettrait pas de reconnaître son visage.

Elle tenait quelque chose. À propos de Samic. Et elle le trouverait. Elle n’était pas bête à ce point. Et pas téméraire non plus. Mais elle… avait besoin de quelque chose, de faire quelque chose. Rien d’héroïque, parce que ce n’était pas professionnel. Mais quelque chose… bientôt. Le début d’une ouverture.

Il était presque neuf heures. Le ciel revêtait des nuances diverses et le soleil était en train de passer de l’autre côté de la terre. Down Under. Sa sœur était allée à Sydney et avait eu du mal à éviter de marcher sur les drogués qui grouillaient sur le sol près de King’s Cross. Bah. C’était bien, aussi. Du beau temps, du soleil, comme ici. Des distances qui semblaient ne faire que s’accroître dès qu’on sortait des villes. Le rouge de la terre. Le cœur rouge. Elle avait reçu une carte d’Alice Springs sur laquelle il était marqué A Town like Alice. Elle n’avait pas compris l’allusion et c’est Aneta qui lui avait parlé du livre quand elle la lui avait montrée.

Elle avança jusqu’au port de Lilla Bommen. Il y avait des centaines de personnes, maintenant, sur les bateaux, sur les quais, aux terrasses des cafés, devant les marchands de glaces. L’Opéra brillait sous les derniers rayons du soleil, qui passaient à travers les bras des grues abandonnées, de l’autre côté du fleuve.

Elle tourna le coin de la rue. Moins de monde. Plusieurs rangées de bateaux, tous à moteur, à ce qu’elle pouvait voir. Un ou deux voiliers, un peu plus loin. Il faisait aussi chaud en cet endroit que là-bas. Un couple, assis sur un banc, contemplait l’eau. Les gens allaient et venaient. On entendait des moteurs crépiter sur l’eau. Des drapeaux flottaient sans grande énergie, dans ce vent tiède : des bleus et jaunes, naturellement, mais aussi des danois, norvégiens, et un allemand. Ainsi qu’une croix bleue, blanche et rouge dans un coin. Est-ce que ce n’était pas l’Australie, justement ? Un dur à cuir qui serait venu à la voile de Down Under ?

Elle longea le quai à pas lents, comme si elle était en train d’effectuer une simple promenade de détente, après une rude journée de travail. Ce qui n’avait d’ailleurs rien de faux. C’était même exactement le cas. Elle tenta de reconnaître le bateau à moteur qu’elle avait vu partir avec Samic à la barre et hésita entre deux ou trois. Celui-ci, celui-ci ou celui-ci.

Elle se rappelait avoir vu un signe quelconque, à gauche du nom, à la poupe. Une sorte de décoration. Une fleur de couleur assez sombre. Elle l’avait aperçue à la lueur fugitive d’un tube au néon, au-dessus.

L’un des bateaux avait un lys, à côté de son nom : NASADIKA. Couvert, il avait un moteur et une barre, à l’arrière. Elle ignorait tout en la matière. Il avait l’air de valoir assez cher, mais c’était le cas de la plupart.

Un drapeau suédois flottait à l’arrière. Elle était en train de l’observer du haut du quai lorsqu’elle entendit quelqu’un lui demander :

— Est-ce que je peux vous être utile ?

Elle se retourna, espérant que la personne qui lui avait adressé ainsi la parole ne l’avait pas vue sursauter.

— Euh… ex… excusez-moi, dit-elle en s’efforçant de bouger les pieds de façon à ne pas tomber à l’eau.

La femme donna l’impression de sourire. Son visage était bronzé mais pas trop, ses cheveux blonds. Peut-être étaient-ils capables de flotter au vent. Il pouvait parfaitement s’agir de la femme de l’avant-veille.

— Vous gênez l’accès à l’échelle, dit la femme.

— Oh… pardon ! dit-elle en reculant d’un pas de plus.

— Merci.

— Je cherche le bateau de quelqu’un que je connais, expliqua Sara Helander. Mais je viens de voir qu’il a changé de nom. Il va falloir que j’aille là-bas, dit-elle en faisant un geste en direction de port des visiteurs.

La femme hocha la tête et descendit sur le pont d’un pas agile. Elle avait dans les quarante, quarante-cinq ans. Pas plus jeune, peut-être plus vieille. Elle avait l’air en bonne forme. Sara voyait son visage, maintenant, et même son profil. Elle n’eut donc pas de peine à le reconnaître pour l’avoir vu sur la photo de la fête que lui avait montrée Winter. Son nez était tellement beau qu’on ne pouvait l’oublier. Ils avaient cherché partout, posé des questions, et moi je la trouve sans le faire exprès, pensa Sara avec un sentiment de fièvre et d’excitation. Je la reconnais.

La beach party avait été repoussée jusque dans la soirée. Winter avait l’impression qu’on lui avait fait un cadeau, lors de son départ vers le sud, sur son vélo, avec Elsa dans son siège d’enfant, derrière lui. Angela pédalait à une dizaine de mètres devant eux. Il pensait surtout au vent et au soleil, tandis qu’ils contournaient la petite baie et venaient se ranger près d’une trentaine d’autres bicyclettes, avant de descendre vers la plage.

Quelqu’un avait commencé à préparer les brochettes et l’un des jeunes apporta une bière à Winter. C’était Anders Liljeberg, qu’il n’avait pas vu depuis des mois. Il en allait de même, d’ailleurs de la plupart des autres, qui faisaient du tapage alentour, et il fut content d’être parmi eux. Il but et s’assit sur le sable. Angela descendit dans l’eau avec Elsa. Il se rejeta en arrière et le bruit des voix ne lui parvint plus que sous la forme d’une sorte de bruissement. Cela sentait les brochettes mais aussi le sable. Il s’appuya sur le coude et avala le reste de sa bière. Angela et Elsa étaient toujours dans l’eau. Liljeberg avait enfilé une jupe en raphia que Winter jugea brun sombre, à travers ses lunettes de soleil, et il se mit à danser sa version personnelle de la samba, imité par d’autres. Winter se leva et ôta sa chemise, avant de se voir offrir une nouvelle bière. La musique venait des Caraïbes et la chaleur paraissait avoir la même origine.

Je voudrais que cela ne finisse jamais
titlepage.xhtml
Edwardson,Ake-[Erik Winter-04]Je voudrais que cela ne finisse jamais(2000).French.ebook.AlexandriZ_split_000.html
Edwardson,Ake-[Erik Winter-04]Je voudrais que cela ne finisse jamais(2000).French.ebook.AlexandriZ_split_001.html
Edwardson,Ake-[Erik Winter-04]Je voudrais que cela ne finisse jamais(2000).French.ebook.AlexandriZ_split_002.html
Edwardson,Ake-[Erik Winter-04]Je voudrais que cela ne finisse jamais(2000).French.ebook.AlexandriZ_split_003.html
Edwardson,Ake-[Erik Winter-04]Je voudrais que cela ne finisse jamais(2000).French.ebook.AlexandriZ_split_004.html
Edwardson,Ake-[Erik Winter-04]Je voudrais que cela ne finisse jamais(2000).French.ebook.AlexandriZ_split_005.html
Edwardson,Ake-[Erik Winter-04]Je voudrais que cela ne finisse jamais(2000).French.ebook.AlexandriZ_split_006.html
Edwardson,Ake-[Erik Winter-04]Je voudrais que cela ne finisse jamais(2000).French.ebook.AlexandriZ_split_007.html
Edwardson,Ake-[Erik Winter-04]Je voudrais que cela ne finisse jamais(2000).French.ebook.AlexandriZ_split_008.html
Edwardson,Ake-[Erik Winter-04]Je voudrais que cela ne finisse jamais(2000).French.ebook.AlexandriZ_split_009.html
Edwardson,Ake-[Erik Winter-04]Je voudrais que cela ne finisse jamais(2000).French.ebook.AlexandriZ_split_010.html
Edwardson,Ake-[Erik Winter-04]Je voudrais que cela ne finisse jamais(2000).French.ebook.AlexandriZ_split_011.html
Edwardson,Ake-[Erik Winter-04]Je voudrais que cela ne finisse jamais(2000).French.ebook.AlexandriZ_split_012.html
Edwardson,Ake-[Erik Winter-04]Je voudrais que cela ne finisse jamais(2000).French.ebook.AlexandriZ_split_013.html
Edwardson,Ake-[Erik Winter-04]Je voudrais que cela ne finisse jamais(2000).French.ebook.AlexandriZ_split_014.html
Edwardson,Ake-[Erik Winter-04]Je voudrais que cela ne finisse jamais(2000).French.ebook.AlexandriZ_split_015.html
Edwardson,Ake-[Erik Winter-04]Je voudrais que cela ne finisse jamais(2000).French.ebook.AlexandriZ_split_016.html
Edwardson,Ake-[Erik Winter-04]Je voudrais que cela ne finisse jamais(2000).French.ebook.AlexandriZ_split_017.html
Edwardson,Ake-[Erik Winter-04]Je voudrais que cela ne finisse jamais(2000).French.ebook.AlexandriZ_split_018.html
Edwardson,Ake-[Erik Winter-04]Je voudrais que cela ne finisse jamais(2000).French.ebook.AlexandriZ_split_019.html
Edwardson,Ake-[Erik Winter-04]Je voudrais que cela ne finisse jamais(2000).French.ebook.AlexandriZ_split_020.html
Edwardson,Ake-[Erik Winter-04]Je voudrais que cela ne finisse jamais(2000).French.ebook.AlexandriZ_split_021.html
Edwardson,Ake-[Erik Winter-04]Je voudrais que cela ne finisse jamais(2000).French.ebook.AlexandriZ_split_022.html
Edwardson,Ake-[Erik Winter-04]Je voudrais que cela ne finisse jamais(2000).French.ebook.AlexandriZ_split_023.html
Edwardson,Ake-[Erik Winter-04]Je voudrais que cela ne finisse jamais(2000).French.ebook.AlexandriZ_split_024.html
Edwardson,Ake-[Erik Winter-04]Je voudrais que cela ne finisse jamais(2000).French.ebook.AlexandriZ_split_025.html
Edwardson,Ake-[Erik Winter-04]Je voudrais que cela ne finisse jamais(2000).French.ebook.AlexandriZ_split_026.html
Edwardson,Ake-[Erik Winter-04]Je voudrais que cela ne finisse jamais(2000).French.ebook.AlexandriZ_split_027.html
Edwardson,Ake-[Erik Winter-04]Je voudrais que cela ne finisse jamais(2000).French.ebook.AlexandriZ_split_028.html
Edwardson,Ake-[Erik Winter-04]Je voudrais que cela ne finisse jamais(2000).French.ebook.AlexandriZ_split_029.html
Edwardson,Ake-[Erik Winter-04]Je voudrais que cela ne finisse jamais(2000).French.ebook.AlexandriZ_split_030.html
Edwardson,Ake-[Erik Winter-04]Je voudrais que cela ne finisse jamais(2000).French.ebook.AlexandriZ_split_031.html
Edwardson,Ake-[Erik Winter-04]Je voudrais que cela ne finisse jamais(2000).French.ebook.AlexandriZ_split_032.html
Edwardson,Ake-[Erik Winter-04]Je voudrais que cela ne finisse jamais(2000).French.ebook.AlexandriZ_split_033.html
Edwardson,Ake-[Erik Winter-04]Je voudrais que cela ne finisse jamais(2000).French.ebook.AlexandriZ_split_034.html
Edwardson,Ake-[Erik Winter-04]Je voudrais que cela ne finisse jamais(2000).French.ebook.AlexandriZ_split_035.html
Edwardson,Ake-[Erik Winter-04]Je voudrais que cela ne finisse jamais(2000).French.ebook.AlexandriZ_split_036.html
Edwardson,Ake-[Erik Winter-04]Je voudrais que cela ne finisse jamais(2000).French.ebook.AlexandriZ_split_037.html
Edwardson,Ake-[Erik Winter-04]Je voudrais que cela ne finisse jamais(2000).French.ebook.AlexandriZ_split_038.html
Edwardson,Ake-[Erik Winter-04]Je voudrais que cela ne finisse jamais(2000).French.ebook.AlexandriZ_split_039.html
Edwardson,Ake-[Erik Winter-04]Je voudrais que cela ne finisse jamais(2000).French.ebook.AlexandriZ_split_040.html
Edwardson,Ake-[Erik Winter-04]Je voudrais que cela ne finisse jamais(2000).French.ebook.AlexandriZ_split_041.html